Recension du livre de Richard Millet : De l’antiracisme comme terreur littéraire, Paris 2012.
Et d’abord, pourquoi une recension de Richard Millet ? Dès la première page, la messe est dite : « il n’y a pas plus de racisme en France qu’il n’y a de fruits d’or dans les branche des arbres » ; dénégation du racisme, classique chez ceux qui, ne voulant pas voir le racisme en eux-mêmes, refusent de le discerner chez les autres… Pourtant, le nombre des propos xénophobes de ce petit livre est tel qu’on pourrait en faire un florilège, une anthologie. Citons au hasard : les Roms, « peuple évidemment inassimilable », l’immigration ? « innombrable, incompatible, généralement hostile et finalement destructrice (…) une colonisation inverse ». La palme revenant à la dénonciation de cet état d’esprit qui « fait qu’un “sans-papiers” est un “citoyen”, un Noir un Blanc, un animal un humain, un enfant un adulte »… A la limite, on en arriverait à deux groupes d’éléments sinon équivalents, du moins analogues, les uns dans leur supériorité, les autres dans leur infériorité : citoyens, blancs, humains, adultes, d’un côté ; sans-papiers, noirs, animaux, enfants, de l’autre.