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À bord de toi

À bord de toi, quand j’y montais encore, lourd, Chargé d’astronefs désastrés dans la nuit, Et bien d’autres objets qu’on ne sort pas le jour, À bord de toi, oui, il y avait du bruit.   Et le bruit, ce bruit, appartenait aux hommes, Parce que ces hommes-là lui appartiennent À bord de toi, des amnésiques : les atomes Ne se rappellent plus que je me souviens.   À ton bord, j’y étais comme dans un navire ! Et la planète, elle était immatérielle ! Et les hommes, et le bruit, ils se levaient pour dire : « Ce bateau-là n’a rien à faire dans le ciel ! »   Ils nous suivaient comme on peut suivre une étoile : Leurs doigts, qui pointaient au-dessus des cyprès, Avant , n’atteignaient jamais notre grande voile ; Ce jour est cette nuit où la nuit vient Après .   Et seul, à ton bord que tu quittes en pleins cieux, Où Après est ce temps qui n’aura jamais d’âge, Je tombe vers les hommes et leur bruit, silencieux, Car je suis naufragé de mon propre naufrage.

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