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In memoriam Pierre Mauroy

Le gros Quinquin nous a quittés… Ancien de la SFIO dont il apporta les restes sur les fonts baptismaux du PS, au congrès d’Epinay, pour former le courant B – mais à l’opposé du mollétisme – il garda toujours un sens non marxiste des réalités qui lui fit combattre, avec Jacques Delors, lors de l’année cruciale que fut 1983, les fameux « visiteurs du soir » (dont faisait partie Bérégovoy, le futur parangon de la rigueur des années 90), lesquels conseillaient à Mitterrand l’autarcie et la sortie du SME (serpent monétaire européen, ancêtre de l’euro). C’est ce même réalisme qui le fit s’allier à Michel Rocard contre Mitterrand et le CERES marxisant de Chevènement lors du trop célèbre congrès de Metz, en 1979. Certes, le gros Quinquin n’était pas un pur esprit. Bon vivant (et ça se voyait !) il aimait bien le vin. Il se fit construire, avec les fonds secrets dont il disposait (ce qui était strictement légal), une cave dans sa maison de Lille, et il rafla, à son départ du gouvernement, toutes les bouteilles de l’hôtel Matignon ! Pierre Mauroy alliait loyauté, lucidité et idéalisme, une combinaison rare dans la vie politique… Tu nous manqueras, gros Quinquin.

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