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Qu’est-ce que que ? (FIN) : la CPBS attitude

C’est ma cousine Germaine qui se moquait tantôt ainsi de moi, en parlant de certaines de mes valeurs ; CPBS, ce sont les initiales de Calme, Paix, Bonheur et Sérénité, et ce sont peut-être les choses qui me tiennent le plus à cœur, se situant au-delà de toutes considérations politiques et morales, toujours plus ou moins stériles et rebutantes. Le calme permet d’être en paix avec soi, et, partant de là, avec les autres, et cette paix est la condition même du bonheur, car je ne vois pas quel sorte de bonheur je pourrais connaître dans l’agitation et le conflit. Ceci fait, on peut espérer atteindre à la sérénité, qui nous dégage de la peur de la souffrance, de la maladie et de la mort. Ma cousine Germaine, elle, prône les vertus de la colère, qu’elle reconnaît comme un mode d’expression valable, pour défendre ses droits, ses acquis, comme pour marquer son désaccord, et partant de là, me qualifie de mou, voire de lâche et de filou, détestant tout à la fois mon hédonisme, mon opportunisme et mon attentisme viscéraux. Elle estime qu’il est sain et naturel de se fritter aux autres pour faire avancer les choses. Mais c’est qu’elle se préoccupe de faire avancer les autres dans le sens de ce qu’elle pense et de ce qu’elle aime, alors que je n’ai pour ma part, pas d’autre ambition que d’avancer moi-même, et encore, le moins possible. Pourquoi et vers quoi voudriez-vous que j’avance, quand je sais que je me situe toujours à deux doigts de la mort, comme tout un chacun ?! Je l’ai dit, et je le répète, je vis sans projets, et tâche de ne pas avoir trop de désirs non plus, pour m’éviter la frustration qui s’ensuit, quand on ne les réalise pas. Je suis persuadé aussi, que pour changer le monde, il ne s’agit pas tant de changer les autres, que de vivre soi-même en accord avec les valeurs que l’on défend. Bien sûr, tout cela, je ne l’ai pas tiré de mon chapeau, et je confesse sans honte que j’ai repris certaines idées en provenance directe des philosophies orientales, comme le bouddhisme zen, sans pour autant me réclamer de celui-ci, d’ailleurs. C’est autrement plus exaltant que la morale de ce bon vieux Jésus, le seul chrétien qui ait trouvé un raccourci de sa croix vers les étoiles. Car, selon cette morale, la nôtre, de croix, il nous faudrait la porter, jusqu’au dernier jour. Quelle drôle d’idée d’assimiler la vie et ses éventuelles épreuves à un fardeau dont on ne saurait se séparer, comme le boulet d’un bagnard. Après la pluie vient le beau temps, comme disait ma mère, non ?! Je trouve ça plus optimiste. Et puis quelle drôle d’idée que celle d’une récompense nous échoyant au-delà de nos jours terrestres. Si l’enfer m’est promis, il sera toujours temps de m’y accommoder, et je préfère contredire Pascal et son fameux pari, pour préférer une vie finie de délices, à la promesse d’une illusoire infinité. Car si la vie terrestre a le sens qui est le sien aujourd’hui, c’est justement parce qu’elle est limitée dans le temps. La vie éternelle serait forcément d’une autre nature et présenterait un autre sens, et, si elle existe néanmoins, pourquoi voulez-vous qu’il y ait un rapport de cause à effet entre les deux ?! J’aime à penser en revanche, que s’il existe une vie après la mort, c’est celle du souvenir, de la mémoire commune des hommes et de l’univers lui-même, qui pourrait donner un sens « positif » à toutes ces existences avortées, du fait de la maladie, de la famine, de la guerre. Nous rejoindrions ainsi la vie de l’esprit et du langage, par la trace que nous y avons laissée, ce qui justifie a posteriori mon goût pour l’écriture. Gilles Josse

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