Confucius au jardin des plantes
Monsieur le Barde de l’Aratasca, cédez aux petites lumières de la ville, soulevez le voile rongeur du jour éphémère et… « souviens-toi d’oublier ». Tête à tête sur un texte de Simonu D… celui qui avait écrit Vous savez que vous êtes de Lévie , si … Mais une amoureuse de Chine ne regarde les toits des maisons que par-dessus les montagnes pourpres de la Corse en-dessous de la lune, juste pour voir les paysans murmurer les secrets de leur village autour de la cheminée. Je me hasardais à poser une question après une longue hésitation : « un brou béant »… qu’est ce que c’est ?… Parce que je n’ai jamais vu un brou béant et je ne suis jamais allée à Lévie. Alors, Simonu a répondu à ma question avec la photo d’un petit morceau de sa vie. Même en la regardant bien, je ne sais pas encore si c’est une photo ou une image ou peut-être même une étape vers une sortie d’élection ! Diminution de ses forces, excavation par simple appel du large, empereur chinois mis en quarantaine… est-il en état d’échapper aux serres fragiles qui le retiennent pendant qu’un souffle sec a jauni les feuilles censées le protéger ? Entre le moment où le brou va être à nu et le noyer entrera dans la mue de sa fin de floraison, son vert aura-t-il la même couleur d’âme ? Quand « on s’amuse avec le temps » à Lévie, faut pas cesser de se recycler. Imiter le brou béant c’est même un relatif dilettantisme d’élitiste faisant un clin d’œil au cœur d’un petit moineau au milieu d’un vol allant du centre de la terre vers une autre planète avec une amplitude médiane puisant ses sources et dansant sur les crêtes de l’Alta Rocca. Né dans les eaux vives du milieu du siècle entre les pierres chahutées par les vents, au cœur des noyers, parmi les octobres, surpris dans les reflets d’un ciel photographe pendu aux quatre coins d’un village oublié par des millions d’étoiles oublieuses de tout ce qui n’est pas étincelant, Simonu est allé en soliste humer un peu de la belle humanité dans des sentiers pensés à l’insu des unités temporelles. Ses amis, que Messiaen appelait les artistes , les oiseaux, peuple chanteur narrateur, ont murmuré un jour un conte de parenté au maître de Aratasca, ce lieu où le temps se retourne, qui le prendra à témoin pour lui dire : tu es un intemporel pris dans le partage d’une mémoire ardemment articulée entre le jour où tu as ouvert les yeux sur la Zinella et le jour où l’une de ces fieffées rafales d’Archigna, pendant lesquelles tes amis-oiseaux interprètes de la musique pure du ciel ne souffleront mot, car même un sphinx-colibri courant la sauge sait marquer un temps de pause pour un ami… une sacrée rafale, disais-je, mènera ta muse au plus haut de l’Alta Rocca. Alors, Simonu, entre vous et moi qui ne nous sommes jamais vus mais qui manipulons les montées et les descentes de l’Arménie et du Monte Cinto un peu comme des enfants de la balle mûris au Sud du monde animal, armés de la même chance qu’une buse avec son œil de buse comme Dieu ne l’aurait jamais fait, a déjà commencé une histoire vieille de deux mille ans dont tout le monde chrétien sais que ici et ailleurs communiquent.