Courant d’air
Chez moi, La porte est restée grande ouverte Pendant tous les hivers. La pièce est résignée, Les ombres éteintes, Seul le dos des cuillères brille encore. J’ai mangé tout. Tout avalé. J’ai bu à la pelle Et beaucoup frissonné. Derrière la lumière rase, C’était l’hiver, Chaque fois que minuit sonnait. Puis le jour d’après. La joue appuyée au mieux Contre les congères, J’ai attendu sagement entre les glaces. Je l’avais promis. J’ai attendu, Les yeux au plus prêt des engelures Regardant loin mais nulle part Assise, les doigts croisés sur la banquise. Il a fait très froid au creux de tes promesses. Là, comme c’est devenu dur ! Rigide au gel. Sous les desseins transis De ces blizzards qui m’ont traversée, Le dos craquelé sous tes serrements. Chez moi, J’ai attendu. Grande ouverte Devant la porte Par où tu ne Jamais