Actualité 

La Corrèze à droite, et alors ?

Alternance classique ? Un peu comme ailleurs, ou genre à décliner à part ? La Corrèze a glissé, et s’ouvrent là-dessus – quel vedettariat ! – la plupart des JT. A Droite, comme dans pas mal de coins, pas tous, n’en déplaise à ceux qui avaient préparé la couronne (roses rougeasses et rosasses déplumées) pour enterrer feu PS le triomphant. Déjà, ça pointait le nez autour du 1er tour, tel un fumet de ragoût mijotant en cuisine, dès 10h du matin, pour être servi à 12h30. La Corrèze – entendez tous, la terre du Président, accessoirement, celle de quelques Corréziens aussi, mais peu chaut ! – avait un sérieux gite de Droite ; le gouffre allait « être le Padirac de ce pauvre PS Hollandisé » ; et vous m’en direz des nouvelles ! Ce repas aux allures de retour de grandes chasses aurait pu être noble, mâle, mais chevaleresque… Las, dans ma chère Corrèze il ne s’annonce pas forcément élégant : c’est – Crise oblige, Crise augmentant la fièvre – sus aux Socialo qu’ont pas été foutus d’arroser de ce qu’il faut, leur territoire. Victoire d’une Droite plus revancharde que « propositeuse », parlant à des électeurs n’ayant plus comme vocabulaire politique qu’un « Do ut Des » des plus basiques. Pitoyable ou pas loin. On le sait, la Corrèze au niveau des édiles départementales fut, de mémoire, notoirement à Droite, chers concitoyens des villes et des autres champs. Et même constamment, de Chirac et sa troupe, des années 70 de l’autre siècle à l’an 2008 du nôtre, où François Hollande rafla la présidence de l’Assemblée départementale – vous savez quoi, de 1 siège ! Le tour suivant, ce fut de 2 pauvres ou héroïques chaises, que nos fesses socialistes et affidés purent continuer leur gouvernance là, sur une des collines de Tulle, dans un bâtiment que – waouh ! – mes petits collégiens avaient un jour honoré d’un « royal ! Madame » la bouche en cœur… De Gauche pourtant, ce département, pas seulement dans l’ère Hollande, mais historiquement plus anciennement, depuis les premiers votes au suffrage universel – 1848, c’est vous dire ! Depuis la République rétablie après Sedan, depuis ces hussards noirs (et noires !) écumant ses campagnes, laïcité au poing, depuis la Résistance limousine, une des plus fortes, une des plus belles. Quand il faut se lever pour des valeurs, la Corrèze est comme sa rivière, magnifique. Mais, aussi, paysanne, peu industrialisée, un peu trop à l’écart du chemin de fer, en ces temps anciens de Révolution industrielle. Corrèze-mort-de-faim, quand même ; donc, tendant la main, au coin du bois, mais avec la dignité qu’il faut. La Corrèze sait toujours se tenir. La Corrèze fut de ce fait, longuement, et de façon épaisse, de Droite mais, attention, sauce Chiraquienne ; une espèce en soi, particulière, autant que mes bruyères qu’on peut décliner au moins en 10 sous-groupes. Au moins (que vous prononcerez à la Corrézienne, en insistant sur le -s- final). La Droite de l’ami Jacques abritait plus d’un électeur ; ceux qui sont de droite classique, ordre – autorité – nation, encore pas mal coloré Gaullisme, auxquels vous ajouterez ce qu’il faut de droite populaire, droits dans leurs bottes républicaines, qui – jamais, et encore pas maintenant – ne sauraient être confondus avec ces populistes sauce FN. Pouah ! Flop, fit du reste le FN dans nos terres hier. Vive nous, quand même ! Ceux qui auraient pu être de gauche – radicale cassoulet, la vraie et profonde identité du grand Jacques – mais qui ont penché un peu trop la tête vers sa gentillesse à lui, un peu brusque, comme notre granite. Ce sont ceux que je nommerais, les séduits. On a les mêmes, du reste, avec François, dans l’autre sens. Ceux qui vous disent : il est sympa, il rend service… Ah ! les services, les « plaçous », comme on dit en langue corrézienne ; le coup de pouce pour le petit, la reconnaissance des gens d’ici. Toute une flottille, avec Chirac, a poussé de ces « assistés » – beaucoup de paysans, mais pas que ! La Chiraquie politique s’est architecturée par ce biais assez médiéval de liens d’homme à homme, de réseaux à l’ancienne, et on voit qu’il y a eu largement le temps pour le faire ; plusieurs générations de donneurs et de demandeurs mélangés. Corrèze, terre âpre et pauvre (enfin, on va dire avec  guillemets, car j’ai croisé quelques statistiques effarantes sur l’épargne d’ici) qui guigne son « manger » de Paris, de là-haut, où siège le pouvoir distributeur, et où, benoîtement, il suffit de placer « ses hommes » là où il faut. A nos portes, un autre département, le Cantal, récite à merveille lui aussi ce genre de Sourate : la manne des politiques, comme les packs de lait balancés des camions d’ONG, quelque part au Sahel ; postures de pays des « sud » ; d’autres diront de sous-développement chronique et entretenu… Aujourd’hui, le Chiraquisme – qui pouvait parfois avoir de la tenue, un certain charisme et l’âme républicaine, toujours – est « tombé en quenouille » dans les mains de Dame Bernadette, conseillère courageuse du canton de Corrèze (la ville). Est-ce son origine à particule, mais cette dame ne sait faire autre chose que visiter ses « gens » ou « ses gueux », avec ce sens de la charité et de l’écoute qui fait que ça marche, on n’oserait dire, du feu de Dieu ! La chère politique ayant pour autant, parfois le jugement un peu court (ne taxait-elle pas Hollande de voyou ?) tout en  représentant, dans un autre format, certes, l’héritage conjugal. Croyez-le, ceux qui envoient cette fin de Mars (qu’on ne saurait confondre avec les Ides de Mars, et, ce, au risque de décevoir la Droite républicaine – défaite, mais non déroute d’une Gauche qui existe encore !) leur paquet de Droite à Marbot – lieu de notre CG ; 26, contre 12 à gauche ; ces électeurs-là sont les mêmes ; ceux qui attendent des choses sonnantes et trébuchantes ; et, dedans,  les déçus, les mécontents de la hotte du Père Hollande. N’en a-t-on pas entendu récemment susurrer que : pour punir le François, on allait « voter les autres »… Cgtistes, dans le texte… un ange, gauche uni, passe, ses ailes quelque peu rognées. Alors, Hollande et son ratage de marche, dans ses terres, comme on dit à Paris… certes, la conjoncture ; les pas contents d’ici, contre lui, surtout lui.  « Il aurait dû ; Il est d’ici ! »…  servir d’abord sa châtellenie, et après le reste du territoire ; plaçouiller, pistonner… la poubelle de la démocratie en action. Il le sait, il le disait, il ne peut être surpris. N’aurait-il pas – même du bout de la pantoufle – notre Hollande, mis ses pas dans ceux du Jacquot de Haute Corrèze, en « protégeant » un peu trop, lui aussi ? Du coup, ne nous étonnons pas qu’en période de basses retombées de Paris vers ici – Crise ! – des revers de main-taloche à l’ancienne se fassent sentir…  Ceci, même si  Hollande le Corrézien sort la tête haute de sa vie politique ici, où il a su labourer son terroir, sur 30 ans, de bien solide façon. N’en choisir pour preuve, parmi d’autres, que la belle victoire de son dauphin Tulliste, Bernard Combes, qui a démontré encore hier, qu’il était lui-même, et pas l’ombre portée de son ami président. La gauche existe encore en Corrèze, elle reste Hollandienne, notamment – intelligent  mixte entre des valeurs et un programme et la sécurisation raisonnable et matérielle de l’électeur. Une forme d’équilibre, parfaitement dosée, avec ce qu’il faut de négociations habiles et ce constant souci des gens. Hollande, quoi ! Mais, cette fois, sans lui, et j’en connais qui posent aussi cette explication à la défaite du 29. Quant au programme des gagnants, ne serait-il pas un peu court, rustaud  ? « débouter Hollande », dit celui d’entre eux, qui se présentait à ma porte ! La vengeance au plat froid ; la reprise des places, prébendes en guise de gouvernance ? Pour mieux gérer et aller vers demain, ou simple redistribution aux « siens » ?? Il n’y a pas – comme on dit ici – cette terre mérite mieux qu’un combat de chiffonniers hargneux, et plus que cette conception si basse de la vie politique… La Corrèze fut de Droite et l’est redevenue, mais à la mode ancestrale… Reste aux hommes de Gauche à reprendre la route, hautes valeurs en bandoulière, s’il vous plaît !

Vous pourriez aimer lire: