« L’oeil de Claude : de Merkel à Chancel »

Angela Merkel   Elue pour la 8ème fois à la tête de la CDU, avec 96,72% des voix, Angela Merkel, surnommée «  Mutti  » par ses compatriotes, a sans doute l’intention de se présenter une quatrième fois aux élections générales de 2017… Rien de comparable, on l’aura compris, avec la situation dans laquelle se trouve François Hollande, qui, lui aussi, espère se faire réélire la même année ! Là s’arrête la comparaison. Malgré d’évidentes difficultés internes – inégalités sociales, insuffisance de l’investissement public, refonte de la politique énergétique, etc. –, la chancelière pourra s’appuyer sur un budget 2015 à l’équilibre, ce qui n’était plus arrivé depuis 1969 ! A faire pâlir l’exécutif français, embourbé dans ses difficultés et ses contradictions, et, surtout, politiquement instable ! Si Mme Merkel a pris la liberté de «  tancer  » la France, comme une maîtresse exigeante, principalement au sujet des réformes urgentes à mettre en œuvre, c’est parce qu’elle doute de notre capacité à rebondir et se montre très inquiète quant à l’avenir du «  couple  » et de l’Union… «  Mère Courage  », avant tout, elle a toujours fait preuve d’un réalisme politique à toute épreuve et continue sur sa lancée, en ne confondant pas forcément «  rigueur  » et «  rigidité  »… Si seulement nos dirigeants actuels pouvaient s’en inspirer un tant soit peu, sans tomber dans le piège d’une victimisation stérile !   Jacques Chancel   Au tableau «  Nature morte à l’échiquier  », signé Lubin Baugin, peintre du XVIIe siècle, pourrait faire écho ce plagiat – qu’il me pardonne – «  Nature morte au Grand Echiquier  »… A quelques jours de Noël, s’est éteint Jacques Chancel, transformant les nombreux fans de son émission phare en orphelins inconsolables de la télévision de qualité ! Plus de trois heures de direct, un grand orchestre, des artistes prestigieux, un maître de cérémonie, toujours à l’écoute et d’une immense culture… Tous ces ingrédients réunis faisaient de ce rendez-vous un moment rare, où émotions de toutes sortes et intelligence se côtoyaient à longueur d’antenne ! A la radio, Chancel s’était fait connaître en «  radiographiant  » un nombre incroyable de personnalités de tous horizons. Interlocuteur privilégié, il savait s’effacer avec élégance et tendre le micro complice à celle ou à celui qui se trouvait en face de lui… S’installait alors une étonnante complicité, parfaitement «  visible  » pour l’auditeur lambda ! Membre du Haut Conseil de la Francophonie, il défendait notre langue et avait signé une pléthore d’ouvrages, dans lesquels il donnait libre cours à ses talents d’écrivain et d’essayiste… Certes, son dernier livre, «  Pourquoi partir ?  », porte un titre prémonitoire… Parmi les réponses possibles, celle-ci : parce que c’était écrit, tout simplement ! Lorsqu’un humaniste, doublé d’un esthète, disparaît, il laisse forcément un vide énorme… Mais son parcours hors du commun a servi et servira de modèle à ceux qui lui ont succédé et lui succéderont encore, en particulier dans la sphère audiovisuelle !

Vous pourriez aimer lire: