Non, on ne sauvera pas la planète
Vous l’aurez remarqué, la énième conférence mondiale pour réussir à diminuer l’influence des activités humaines sur la nature est un énième échec. Vous n’êtes pas étonné. Moi non plus. C’est vrai que si l’ultra-écologisme est, disons poliment, « gonflant », l’écologie est une nécessité. N’empêche que de nombreux citoyens le comprennent et s’efforcent en adaptant la consommation des ressources qui s’épuisent et polluent. Ce, en faisant le nécessaire pour isoler, se prémunir, consommer mieux, et participer, à leurs échelles, à un effort non seulement essentiel, solidaire mais aussi « intelligent ». Pourtant les gouvernements eux, soumis à l’influence et au pouvoir de la haute finance, au lieu de débattre à leur niveau de politiques et de stratégies à mettre en place pour diminuer cette influence, s’emploient bien plus à évoquer la crise financière et économique des pays occidentaux et la montée en puissance des nations comme l’Inde ou la Chine. Les citoyens qui sont autant d’électeurs, méritent-ils vraiment ces élus ? Hélas oui, car ils n’ont pas le choix. Pas plus que l’électeur. Il est facile bien entendu de faire un contre-feu. Et d’évoquer les excès des demandes pressantes en provenance des extrémistes que sont certains écologistes. Ce qui excède le public et l’indispose. Car à trop exiger on finit par lasser. Ce qui permet ensuite de se dédouaner des responsabilités qui auraient dû être prises à l’échelon international… Et qui ne le sont toujours pas malheureusement. Non, on ne sauvera pas la terre. C’est certain. La terre n’a pas besoin d’être sauvée. C’est donner bien trop d’importance à l’humain alors que ce genre-là n’est que l’une des multiples évolutions du vivant de la planète. Car l’être humain n’est que la projection de la Terre et s’il venait à disparaître, elle continuera de tourner avec un nouveau genre d’êtres vivants, capables peut-être de moins d’arrogance et d’une meilleure vue sur ce qu’est une planète et ses cycles en réalité. Car il y a des milliards de planètes, comme des millions de soleils. Elles tournent toutes autour et elles ont leur propre cycle de vie. La nôtre par chance a fait l’amour, image poétique, avec un météore gigantesque enfantant la lune. Et la lune avec le soleil, par leurs forces complémentaires, la pression exercée au sein du magma terrestre, celle qui permet aux océans et aux mers d’avoir des marées, celle qui donne au climat ces changements séculaires, a permis une forme et une diversité de vies absolument remarquables. Certaines très belles pour ne pas dire magnifiques. Mais comme toute chose en cet univers, cela a un temps. D’autres planètes ont connu la vie, différemment certainement mais sûrement. Il n’y a qu’à constater où elle va se nicher la vie et dans quels milieux elle peut non seulement apparaître mais prospérer, ici, sur notre planète, pour comprendre qu’il peut, qu’il doit en être de même ailleurs. Seulement si chaque astre a son cycle de vie, chaque planète a le sien. Si différent du nôtre qui n’est qu’un éclair fugace dans tout ceci, qu’on a du mal à concevoir ce qu’il en est, à une échelle aussi grande. Or l’être humain n’a pas la capacité de comprendre qu’il a, par son génie et sa capacité de création, monté un piège formidable dans lequel il se retrouve pris. Un système qui n’a rien de naturel. Ce, sans pouvoir s’en défaire. La haute finance, les intérêts faramineux d’un monde de pouvoir, la « super classe » comme l’a décrit si bien Paulo Coelho, détiennent l’avenir non pas du genre humain mais de l’humanité telle qu’elle se définie de nos jours. Provisoirement. Car l’humanité telle que nous la connaissons sera ou ne sera plus à la fin de ce siècle. Si elle n’est pas capable de s’investir à une échelle de temps bien plus grande que… Son présent. Luc Senecal