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Reflets des malheurs des temps

 La « Mal – heure », la mauvaise. Temps honni de cette fin de Guerre de Cent ans, où passaient les redoutés  routiers, suiveurs de gens de guerre et buveurs de sang, et où pas une branche sur les chemins n’évitait son écorché, se décomposant au soleil sans chaleur, de ces temps, où «  Seigneur, protégez-nous de la guerre, de la peste et de la famine » était ânonné par des enfants en haillons, dont si peu verraient l’horizon de leurs vingt ans… Mais croyez-vous qu’il faille convoquer ces siècles anciens, pour toucher du doigt le malheur des temps ? Quand, coup sur coup, en 48 H,  des « malheureux » – sens plein du mot – en sonnant aux portes de chez nous, ont rencontré la pire des morts.  Ils venaient de ce Moyen Orient en guerre – la Syrie, pour le camion d’Autriche ( plus de 71 cadavres de jeunes et d’enfants, se décomposant au fond du camion des passeurs-routiers-buveurs de sang…) l’Afrique sans doute du Nord Est, crevant sous des sécheresses qui sont leur unique climat , pour cet énième bateau, larguant ses proies au fond de la Grande Bleue cimetière… malheurs des migrants des chemins, irriguant encore et encore, leurs pans d’Histoire, hélas universelle.   Tournant les yeux – tous , et avec quelle constance, vers nous, Europe-Eden, Europe-Eldorado, fantasmée si largement, mais encore assez riche, et capable – en sachant faire, en s’organisant, et peut-être aussi en ces périodes de crise , en voulant – de porter  encore cette misère d’un monde, qu’elle a – pourquoi faudrait-il l’oublier, en partie contribué à tricoter…   «   Frères humains qui après nous vivez     N’ayez les cuers contre nous endurciz     ———————————————    La pluye nous a debuez et lavez    Et le soleil dessechez et noircis :    Pies, corbeaux nous ont les yeux cavez »   François Villon

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