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LE COUP DE CSG SUR LE BEC DES « INUTILES » ?

Après le fameux coup de Trafalgar, celui de la CSG. C’est là, soustrait comme au tableau noir de  l’école élémentaire (quand on disait – enlève ce qui est « en trop »), sur la feuille de Janvier des pensions : 53,45 ôtés de 2430 €, soit sur l’année, plus de 600 € passés (repris) d’une pension de retraité à l’État, au titre de la fameuse CSG, augmentée à partir de ce début 2018. Pas sur tout le monde ? c’est à voir ! Wouah ! Sont forts les gars : première fois qu’un gouvernement s’autorise à baisser les pensions. Aux côtés des retraités, la foule des fonctionnaires, pas moins touchée… Baisser les pensions, ici , et les salaires, là ; on ne parle pas en l’affaire d’une quelconque augmentation des seuils ou simplement du taux d’imposition, ce qui touche tout le monde à un moment ou à un autre, et qui fait dire à la fiscaliste que je demeure, qu’on veillera à la bonne utilisation de la ponction. Baisser, c’est-à-dire prendre, retenir ; quelque chose de la punition des enfants – tiens, toi, je te reprends ton pain au chocolat de la récré, et surtout désigner le coupable en une vague décimation à l’antique – toi ! Le doigt se baisse : pas toi ! On le savait depuis l’élection, et de coin de cuisine des copains en pot en ville, on avait mollement, imprécisément, évoqué la chose depuis l’été ; dans le fumeux paresseux de nos brouillards d’infos, on avait – j’avais – classé ça dans le fichier APL, c’est-à-dire du symbole plus que du lourd, et loin de moi avait été l’idée de convertir cette CSG nouveau style en paquet de nouilles à la Mélenchon. Force est à présent de mesurer la hauteur de la crue – qui plus est, calculée sur le brut et non le net. Certes, seuil, il y a – les gens de Bercy, il est vrai, ont un jeu de seuil depuis l’affaire ISF, des plus originaux – mais enfin, seuil : 1200 la retraite dite riche, ou aisée ? Quoique l’insupportable Wauquier – dont la hargne « communisante » n’est plus à raconter ces temps-ci – aurait parlé de 1000 €… Alors « pourquoi tant de haine ? » dirait le cinéaste. On trouve assez vite, après quelques mois de fréquentation du système Macronien. Sus aux immobiles socio-économiques que sont supposés être les fonctionnaires et autres retraités ; place au dynamisme inventif des « jeunes et fringants preneurs de risques ». France qui gagne ou est en partance pour le faire, France qui pèse, qui traîne, qu’on remorque : que de Baby Boomers lourds comme trois tonnes de pavés de soixante-huit ! Que de fonctionnaires inutiles en attente de dégraissage, payés, madame ! par la collectivité, dont le travail entre  emplois du temps, minces comme un sandwich SNCF, et immenses vacances à rallonge reste à démontrer. Pour le moment, rien n’est encore dit de ces foules d’« assistés », difficiles, il est vrai, à dépouiller, d’entrée, mais qui feraient bien de compter leurs abattis. Ainsi, va la stigmatisation institutionnalisée qui, semble-t-il, rime avec Macron, depuis la contestée réforme de la taxe d’habitation. L e problème en terre de stigmatisation positive, ou voulant l’être, c’est de fabriquer avec ce matériel, de la justice… Et, là, le compte n’y est pas. Ici, dans l’affaire, les salariés du Privé, et seulement eux, récupèrent la hausse de la CSG en voyant disparaître des charges sociales patronales. Il n’y a pas : seul, le Privé « en marche à pas de géants » mériterait l’œil aidant du maître du pays… comme le regard sur les chouchou au cœur des classes. Foin, donc, des enseignants, infirmiers et autres policiers, foin du retour sur la société de consommation du point d’indice du retraité, actif, qui plus est, souvent bénévole à tout va. Foin ! On trie, on soupèse, on sélectionne. Faire solidaire et ensemble ? ancien monde, ringard et rigolade… La question – l’interrogation existentielle, reste cependant à poser : bon sang, personne ne bouge ou presque (pas, en l’état, et en tous cas, à la hauteur de l’événement) !! Là, on a comme un vertige, à moins qu’un vrai miracle Macronisé… L’affaire CSG rameuterait-elle moins les foules protestataires ou coléreuses que les centimes de l’APL ?  Dans l’expectative, hypothèse fonction publique : peurs au bord du grand élagage qui est au coin de la rue ? Hypothèse retraités ? la hantise, qui a motivé tant de « vieux » à voter Macron en juin, tenait, on s’en souvient, à l’épouvantail Le Pen, non dans sa dimension rejet raciste – vous voulez rire – mais dans la vision d’une peu ou prompte sortie de l’Euro, torpillant les assurances-vie et les économies de nos copains retraités. J’ai quelques bonnes raisons de penser que la crainte leur hérisse encore suffisamment le poil, pour que le gros dos se fasse – coûte que coûte ? lol – face aux mesures de Macron, le supposé toujours paravent… J’ai depuis juin, de chronique en commentaire, cette vision, franchement redondante, une miette structurale du Macronisme : un train dont tous les wagons n’avancent – pas – « en même temps » (qu’il dit, le drôle). Et, forcément, un goût prononcé, un peu dans tout ce qui est présenté comme réforme, pour détacher certains de ces wagons, et les poser au bout de la gare, dans un coin herbu en voie de déshérence. L’âgé, le fonctionnaire quelconque, demain, celui dont il faut s’occuper à tous, « ça en fait du monde ! » qui marche sur le sol de tous les jours, loin de la fulgurance des avions dernière génération, bien immobile en fait, retardant la cavalcade festive… Immobile, mais demain ? Inutile ? De quelle société s’agit-il ? l’acceptons-nous, et dans quelles limites ?

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