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« Marc Levy, en harmonie avec ses lecteurs ». Entretien

Marc Lévy, l’auteur français le plus lu depuis plus d’une dizaine d’années maintenant, est considéré comme un phénomène. La rencontre avec ses lecteurs se passe toujours dans la joie et l’harmonie ; il consacre du  temps à chacun. De retour à New-York, après un bref séjour en France pour la promotion de son nouvel ouvrage, Marc Lévy a aimablement accepté de répondre à mes questions. Valérie Debieux : À la sortie de chacun de vos romans, le même scénario se répète : le public l’accueille à bras ouverts ; la critique, au mieux, l’ignore et, au pire, le soumet à un feu nourri. En revanche, tous avis confondus, l’unanimité se fait jour à l’évocation de votre talent de conteur. Pouvez-vous nous dire, en quelques mots, comment vous êtes passé de conteur d’histoire pour votre fils aîné, enfant à l’époque, à auteur de best-seller ? Marc Lévy : Bonjour Valérie, je suis passé du stade de conteur à celui de romancier en travaillant beaucoup. J’ai eu envie d’embrasser ce métier d’écrivain avec l’humilité qui sied à la liberté qu’il vous offre et que requiert le souci de rester fidèle à mon lectorat. (Vous êtes un peu sévère avec la critique, qui n’est plus si sévère avec moi et qui est même parfois généreuse). Valérie Debieux : À l’aune des témoignages laissés par les internautes sur la toile du net, nombreux sont ceux qui, parmi vos lecteurs, ne lisaient plus et, grâce à vous, ils ont repris le chemin de la lecture. Comment expliquez-vous ce phénomène ? Marc Lévy : Je ne me l’explique pas, je suis bien trop pudique pour cela. Mais cela me procure une joie immense.   Valérie Debieux : Votre treizième roman, intitulé « S i c’était à refaire ? », vient d’être publié. La langue française se fait complice de vos histoires depuis la publication de votre premier ouvrage. Quelle est votre relation avec elle ? Marc Lévy : C’est ma langue, et mon outil de travail, je l’aime et la respecte. Je ne cesse de l’apprendre.   Valérie Debieux : Par souci de vraisemblance, vous visitez tous les lieux que vous décrivez. Est-ce que vos idées naissent de vos voyages ? Ou à l’inverse, est-ce que vous programmez un voyage si une idée vous est venue ? Marc Lévy : Elles naissent de mes voyages, il m’arrive parfois de retourner sur les lieux de l’histoire pour vérifier certaines choses, pour m’imprégner de l’humanité qui s’y déroule.   Valérie Debieux : Qu’est-ce qui vous a conduit sur le « chemin » de l’ancienne dictature en Argentine pour rédiger votre nouveau roman ? Marc Lévy : Cette même démarche que j’entreprends dans chacun de mes romans, ouvrir une fenêtre sur la vie des gens, lorsqu’ils sont confrontés à des situations qui les dépassent.   Valérie Debieux : On vous sent particulièrement attaché à certains de vos personnages en raison du fait qu’ils réapparaissent au fil de vos histoires, tel un marionnettiste fidèle à ses créations. Est-ce un choix délibéré ou plutôt inconscient ? Marc Lévy : Les deux, de roman en roman, se constitue une famille de personnages auxquels je m’attache de plus en plus. Et puis, en apprenant mon métier, j’apprends aussi à mieux dessiner mes personnages, à aller davantage à l’essentiel.   Valérie Debieux : Le livre électronique, que cette notion se réfère au texte numérisé ou à l’appareil permettant de lire ce document numérisé, fait parler de lui, lors de manifestations du livre ou dans les médias. Quelle est votre perception de cette technologie et de ses applications ?   Marc Lévy : Elle est inévitable et elle se doit d’être complémentaire du livre papier et non son ennemi. Les tablettes digitales seront gavées de vidéo, de musique, de jeux, si la lecture en est absente et, dans deux générations, le livre cessera d’appartenir au divertissement. Et puis la tablette apporte une aide à la lecture au cours des déplacements.   Valérie Debieux : Vous cultivez un rapport privilégié avec tous vos lecteurs et je sais combien vous passez de temps à leur répondre et combien vous êtes généreux à leur encontre. Vous êtes-vous déjà trouvé en face de l’un d’eux, en train de vous lire, dans le métro ou ailleurs ? Et si oui, avez-vous une anecdote à nous raconter à ce sujet ?   Marc Lévy : Oui, cela m’est arrivé il y a peu. Je prenais quelques jours de vacances avec ma femme, et sur une chaise longue, une femme devant moi lisait un de mes romans. Elle l’a posé sur son ventre et s’est endormie…. épatant !   Valérie Debieux : Vous appréciez la peinture puisque vous y avez consacré tout un roman. Est-ce qu’une œuvre d’art ou une toile vous a inspiré dans l’écriture de l’un de vos romans ? Marc Lévy : Oui, «Nightwalks» d’Edward Hopper   Valérie Debieux : Je vous laisse le mot de la fin… Marc Lévy : J’écrirai une suite…     Entretien mené par Valérie Debieux

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