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Masturbation le dernier ravage

Mort aux cons Je ne suis pas poète et j’écris comme un pied Mais c’est bien suffisant pour les cons qui me lisent. C’est mon nom qui fait vendre et non la qualité De tous ces vers hideux que ma plume improvise. L’atone à Pékin Où sont mes trois passions : dieu, mon sexe et mon chien ? Dieu, hélas, m’a déçu avec ses intégristes, Je trouve que le sexe est de plus en plus triste, Et mon chien a fini dans des nems à Pékin. Catimini lugubre Dans les après-midis, lugubre et décati Des deux mains je me masturbe en catimini La vie est dégueulasse ça ne fait pas un pli Ton corps est trop petit, toi ma Cathy mini. Homo animal tristis L’amour est comme un jeu de piste D’où je suis maudit. Après le coït l’homme est triste Et avant aussi. Je suis un être hideux Je suis un être hideux, un homme très banal Qui noircit du papier de son air torturé. Je suis petit, radin, je suis un être laid A cinquante ans j’étais encore au stade anal. Je suis un cafard Je ne suis qu’un cafard, un insecte cupide, Quand on me voit de près j’ai l’air d’un cancrelat. Ma bouche est méprisante et j’ai les mains humides, A l’école déjà j’étais un cancre las. Politichiens Je vous conchierai tous, politiciens véreux ! Magouilleurs éhontés que le grand soir menace, Vous ne craignez donc pas que la foule, trop lasse, A un croc de boucher vous pende deux par deux ? Vomir en France La France est un pays où il fait bon vomir La France est un pays où je me fais bien chier Alors je fais des vers, des romans et des merdes Et tous les cons m’encensent sans même m’avoir lu. Je hais tout le monde Je hais la terre entière et même mes lecteurs Ces idiots, ces crétins qui achètent mes livres Me prenant pour Rimbaud : ces sont des gâteux ivres. J’attends la fin du monde comme un bandant hardeur. Destruction nuageuse Que je hais les ciels bleus ! J’aime quand tout est noir, Les horizons bouchés et le temps à l’orage. Je vois s’amonceler les merveilleux nuages Qui détruisent en moi le plus petit espoir. Je suis un chien Chaque homme est solitaire, tout homme est hypocrite Chacun vit dans son coin, égoïste requin. Mon cerveau s’amollit à l’instar de ma bite, Je serais plus heureux si je n’étais qu’un chien. Peuple de cons Dans ce peuple de cons où la littérature Est un tas de fumier, je suis à mon zénith, Je dis pipi caca je tripote ma bite Et les intellectuels me trouvent fière allure ! Me taire Je suis passé sur France Inter Avec Madame Clarck Elle a une tête à Clarck Et j’ai fait que me taire ! A bas les médias Tous les médias sont à mes pieds Je n’ai pourtant rien à leur dire Mais ils devraient s’attendre au pire : Je les méprise et je les hais. Masturbation divine C’est la masturbation qui sauvera le monde, La femme est inutile, à demi brune ou blonde ; Je crois que la branlette est un cadeau des dieux Qui permet de s’aimer sans sortir de son pieu. Laids diteurs Je hais les éditeurs qui me sucent la moelle Au lieu de me payer des à-valoir sublimes. Avec mes droits d’auteur j’ai des plaisirs intimes Je baise des poupées qui s’épilent poils. Je ne plais pas Je ne plais pas aux femmes C’est là mon grand malheur Elles me trouvent infâme Pauvre petit auteur Auteur de sainteté Je ne suis pas en auteur De sainteté Mais juste un scribouilleur Déjanté. En veux-tu ? En veux-tu ? En voilà ! Flammarion, de mes deux ! Si toi tu n’en veux pas de tous vers affreux Je change d’éditeur : tous me font les yeux doux Pour publier ma merde ils sont bien prêts à tout ! Laideur sublime Quand je vois mon visage en face d’un miroir J’ai envie de crever de peur et de détresse. J’ai l’air d’un pédophile ou d’un vieux radis noir. Et mon visage est beau à côté de mes fesses ! Se défouler Y a pas à dire, se défouler, ça fait du bien Devant ma vie ignoble, plate, sans intérêt, J’écris d’horribles vers, je gâche du papier, Je n’attends que la mort, quel horrible destin. Je vous déteste tous Je vous déteste tous, écrivains et critiques Et je me contrefous de ce que vous pensez. Je vous pisse à la raie, pourtant vous m’encensez, Ecrivains sans talents, journalistes lubriques. Maudits ratiocineurs Es-tu content Sollers, petit ratiocineur, Et toi PPDA qui emploie tant de nègres Je vous méprise tous infâmes scribouilleurs A boire trop d’alcool vous avez le vin aigre Je suis un vieux crapaud Je suis un vieux crapaud, une grenouille infâme Et sur mon nénuphar je dis croa croa ! Mon physique est hideux et horrible mon âme ; Mais mon pire supplice est de vivre avec moi. Déprimant On dit que je suis sombre et un peu déprimant Et que dans ma part d’ombre il n’y a que tourments. Comment puis-je être heureux ? Même le sexe ment Et la masturbation n’est qu’un enfermement. Éloge du narcissisme Je me hais et j’en souffre. Ah ! j’aurais tant aimé Avoir pour ma personne un soupçon d’intérêt. Que j’envie BHL admirant son visage Se disant : je suis beau et ne fais pas mon âge ! Asile Mon corps est un asile habité par un fou Et mon esprit malsain s’y complaît malgré tout. Tout n’est que déshérence, abîme, ignominie Chaque mot que j’écris respire le vomi. Goncourt J’ai eu le prix Goncourt, et ça m’a fait du bien ! Ils m’ont tous encensé ces gauchistes horribles, Libé, Télérama et les Inrockuptibles Qui sont tout juste bons à décrotter des chiens. Démuni Si quelques écrivains ont parfois du talent Il me faut confesser que j’en suis démuni. Je suis nul à l’oral, je suis mauvais amant Mais, reconnaissons-le, je suis bon à l’aigri. Littérature en branle Je n’ai que deux passions : écrire et me branler Je les fais toutes deux avec dextérité J’écris de la main droite et me branle de l’autre Je suis comme le christ tripotant ses apôtres. Flammarion Quand Flammarion m’a dit veux-tu que je t’édite Je lui ai répondu : suce plutôt ma bite ! Mais il a fait les deux : il publie mes poèmes Me prêtant des talents que je n’ai pas moi-même Du pain et du vin J’avais mangé des épinards En branche et cuits à l’eau Avec un verre de pinard Un Haut-Médoc ou un Margaux. Au supermarché du sexe Quand je vais au supermarché C’est pour manger des biscuits secs. C’est aussi pour me masturber Même si j’ai la trique à sec. Anna punie Au temps des derniers seringas Je suis venu le ventre vide ; J’ai retrouvé la belle Anna, Cette encloquée et son gros bide. Serpent Je suis un vrai serpent qui crache son venin Qui vomit sur les gens qui croisent son chemin. Je hais tous les humains, même les Irlandais Qui planquaient mon pognon avant d’être ruinés. Masturbation fugace C’est la masturbation qui sauvera le monde, Ce plaisir est fugace et me laisse un peu coi. Je suis tel un nageur qui s’enfonce dans l’onde Et se maintient à flot en se branlant d’un doigt. J’aime le crépuscule, Quand tout s’éteint, Qu’on ne distingue plus un loup d’un chien. Le moment où s’enculent Deux pédés teints Sous les yeux effarés de la mère Boutin. Anxiolytiques Le soir je prends du témestat Et le matin du lexomil Quand j’ai fini de les bouffer Tous ces infâmes comprimés, Il me reste, c’est extra La possibilité d’une huile. Ingurgiter Le seul luxe qui me reste Lorsque j’ai tout ingurgité C’est de me mettre deux doigts lestes Sur ma luette enfarinée Le poète n’a qu’un plaisir : Lire ses vers puis les vomir. Adieu lecteur insipide C’est pour toi que j’écris, ô lecteur insipide Solitaire raté, branleur qui se morfond, Je ne crois plus en rien et mon inspiration A fui depuis longtemps mon pauvre cerveau vide.   Michel Ouellebite

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